Le couronnement d’un mur en pierre sèche a plusieurs fonctions techniques :
Il pèse sur la structure maçonnée du mur. L’obtention de l’équilibre par la répartition du poids étant le seul liant utilisé en maçonnerie à pierre sèche, cette fonction est primordiale.
Il protège le mur des écoulements d’eau de ruissellement, et des infiltrations de terre par son sommet.
Il finit le mur dans sa hauteur, aucun poids ne s’exerce sur lui. Il n’est donc pas calé lui-même par une masse supérieure qui le maintient en place, il est ainsi la plupart du temps composé de pierres plus lourdes, ayant une inertie propre suffisante pour ne pas être sujettes au mouvement.
Il doit ainsi surtout résister aux passages des bêtes et des hommes, surtout lorsque le mur n’est pas d’une grande hauteur.
La stratégie pour obtenir cette stabilité est en fait très diverse, car peu de terroirs offrent la possibilité d’utiliser de bonnes grosses pierres bien lourdes pour achever le mur.
La plus emblématique est le couronnement en pierres plates clavées. Ici à Taulignan dans le sud de la Drôme.
Une variante, rencontrée au Beausset dans le Var sur le domaine de la maison de la nature des quatre frères, que l’on pourrait nommer en écaille de poisson. Les pierres plates ne sont pas suffisamment conséquentes pour permettre un couronnement clavé, les bâtisseurs ont développé cette variante très efficace.
Dans beaucoup de régions la stratégie utilisée est celle du talutage, le talus chapote le couronnement et le protège des piétinements.
talus de cailloutis sur mur de soutènement
talus de cailloutis recouvert de terre sur un mur de soutènement peu haut
Le talutage peut être renforcé par une végétalisation adéquate afin de tenir la terre.
Cette végétalisation peut être défensive et l’utilisation de plantes piquantes décourage les passages. C’est le cas pour ce mur observé à Gallargues-le-Montueux dans le Gard.
Pour reproduire un tel couronnement :
Une fois le mur construit et le couronnement posé, il reste à mettre en place le talus.
On commence par recouvrir le haut du mur d’une couche conséquente de cailloutis. Cette couche aura l’effet d’un drain. Elle filtre et retarde l’infiltration des particules de terre dans la structure du mur. Elle a également un effet drainant qui va conditionner l’implantation des végétaux en créant une zone sèche et peu riche en substrat.
On finit par recouvrir cette couche de cailloutis par une couche de terre végétale.
C’est dans cette terre que sont plantés les végétaux. Ici des figuiers de Barbarie qui décourageront tout passage.
Il est bien sur possible d’utiliser ce talus pour implanter un jardin sec, iris, succulentes, graminées, plantes rampantes, tout dépendra de vos gouts, de la région et de l'exposition.
Article mis en ligne le 14/12/2011