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Utiliser les affleurements rocheux

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Utiliser les affleurements rocheux.

 

Lors de la construction de murs en pierre sèche il est idéal de les fonder sur les affleurements rocheux. Quitte à changer vos plans d’aménagement, les roches dégagées lors du terrassement préparatif vous permettront de construire des murs solides s’inscrivant dans le paysage et optimisant l’utilisation de l’espace.


talus-initial-DSCN5692.JPG

Etat initial du talus avant intervention

 

Ce fut le cas lors de ce chantier de restauration d’un mur de soutènement en pierre sèche. Le mur initial s’appuyait sur la roche et était souligné par un talus envahit par les chênes kermès.

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Le décaissement du talus découvre un banc rocheux

talus-terrassement-fini.JPG

Le démontage du mur découvre le banc rocheux superieur sur lequel il était fondé

 

Lors du décaissement et du nettoyage du talus la structure rocheuse du talus a été mise à jour. Plusieurs couches de roches se superposent, celle sur laquelle s’appuyait le mur initial surplombe une couche inférieure qui empiète sur la plate bande inférieure.


debut-de-construction-escalier-DSCN5726.JPG

L'escalier s'inscrit dans la roche

 

escalier-et-mur-pierre-seche-DSCN5773.JPG

Le mur et l'escalier sont construits simultanément


Plutôt que de faire disparaître cet affleurement pour égaliser le terrain, il va être utilisé pour implanter un escalier. L’escalier s’inscrit dans la roche tout en y trouvant appui.

 

travaux-finis1-DSCN5805.JPGtravaux-finis2-DSCN5808.JPGtravaux-finis-face-DSCN5807.JPGbanc-en-pierre-seche-DSCN5776.JPG

Au bout du mur, à l'ombre du figuier, un banc en pierre sèche est insallé. Le chantier est terminé.

 

Article publié le 10 IV 2011 

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Mur-murs de préhistoire

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Se loger en Pic Saint-Loup à l'âge du cuivre

 

expo-matelles-flyer-DSCN6012.JPG

 

du 19 mars au 26 juin 2011

au musée du Pic Saint-Loup

les Matelles (Hérault) 

04 99 63 25 46

 

Cette exposition est le resultat du travail archéologique de Jacques Couralou et Jean Gascò qui a abouti à la parution d'un livre "Autour du Pic Saint-Loup à l'Age du Cuivre" aux éditions des Archives d'écologie préhistorique, Toulouse 2011 (178 pages).

 

Je vous invite vivement à aller découvrir cette excellente exposition dédiée à l'habitat à l'âge du cuivre et donc ... à la pierre sèche.

Dans le musée lui-même référence est faite à une calade vieille de 300 000 ans retrouvée dans la grotte d'Aldène (Hérault), 

L'exposition est très didactique, complète, elle aborde les aspects de la vie humaine à l'âge de cuivre à partir de l'analyse de l'espace habitat. Soutenue par de très belles maquettes et par des panneaux très bien structurés, un voyage dans le temps réussi.


 

expo-matelles-maquette-DSCN5960.JPG

Maquette d'habitat, réalisation de Jacques Coularou d'après les fouilles d'Henri Canet. Hameau du village chalcholithique de Cambous

expo-matelles-interieur-DSCN5983.JPG

Reconstitution d'intérieur (dessin de L. Jallot)

expo-matelles-analyse-interieur-DSCN5988.JPG

Analyse de l'utilisation de l'espace (dessin J. Gascò)


La pierre sèche y est très présente, y sont analysées les techniques de construction et leur adaptation aux besoins des utilisateurs de l'époque. Un régal pour le murailleur.


expo-matelles-encorbellement-DSCN6001.JPGDétail du panneau dédié aux remises

(Copyright Luc Jallot)


Contrairement à ce que j'ai appris, les "bories" et la technique de l'encorbellement pour en réaliser la toiture auraient déjà été maitrisée à l'époque, comme en atteste les recherches de ces archéologues. Ces ouvrages auraient surtout été des remises et des lieux de stockage.

( cf: "Boussargues; Une enceinte Chalcolithique des garrigues du sud de la France, par Jacques Colarou, frédéric Jallet, Albert Colomer, Jean Balbure, édition Archives d'écologie préhistorique, 2008.

Bousargues, un habitat ceinturé calcholithique, par Albert Colomer, jacques Coularou et Xavier Gutherz, Collection documents d'archéologie française, édition Maison des Sciences de l'Homme de Paris, sans date)


 




 

Pour information à partir du 8 juillet 2011, nouvelle exposition au musée des Matelles

"Futur Antérieur"

les-matelles-expo-musee.jpg

Au début du 5ème millénaire, grâce à d’émouvants témoignages matériels savamment interprétés par les archéologues, resurgit un monde fascinant, mystérieux et depuis longtemps oublié : le nôtre…
Que restera-t-il de nous dans 2000 ans ? Que comprendraient de notre mode de vie d’éventuels archéologues futurs ? Tel est le sujet de l’exposition d’anticipation Futur antérieur, qui présente pour la première fois de précieux futurs anciens vestiges de notre époque, éclairés sous un jour nouveau. Une plongée drolatique et tendre dans l’univers de l’archéologie fiction.

Vernissage public de l’exposition : 
le vendredi 8 juillet 2011 à 18h


S'y rendre:
MUSÉE DU PIC SAINT-LOUP
Rue des Consuls (dans le centre médiéval, derrière le clocher de l'église)
34270 LES MATELLES

Renseignements :

04 99 63 25 46 / 04 67 55 17 00
museedupicsaintloup@ccgpsl.fr
musee-picsaintloup@orange.fr

Horaires d’ouverture

De juillet au 15 septembre : tous les jours, de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 19h00
Du 16 septembre au 30 octobre: mercredi, samedi et dimanche de 14h00 à 18h00

Tarif: 3 euros/adulte
Gratuit pour les moins de 12 ans et étudiants
Pass musée / Halle du Verre: 5 €

 

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Article mis en ligne le 10 IV 2011.

mis à jour le 6 juillet 2011 


La pierre sèche à Taulignan

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mur-taulignan.JPG

Mur en pierre sèche au premier plan et rempart de Taulignan en fond

La technique de la pierre sèche se retrouve sur tous les continents. Elle est principalement utilisée pour la gestion des sols et elle structure les zones d’activités pastorales et agricoles. Sont construits en pierre sèche des soutènements de terrains pentus (toujours accompagnés d’escaliers et de rampes d’accès entre les différents  niveaux), tous les ouvrages de drainage des sols (drains, touvières …) et de stockage de l’eau (aiguiers, puits …), des murs de clôture (en zone pastorale ou pour protéger les zones de culture), des chaussées et des chemins (calade).

La pierre sèche a aussi été utilisée pour d’autres ouvrages adaptés aux activités humaines tels des apiers*, des aires de battage, des zones de sèchage des fruits, et du petit bâti pour abriter les bêtes (poulaillers, bergeries, enclos …) ou servir de remise ou de cabane (par exemple les bories)

L’utilisation de cette technique débute au néolithique avec l’invention de l’agriculture. Le travail de la terre exhume alors les pierres du sol. Cette nouvelle ressource encombrante trouve son utilité dans l’aménagement des sols pour optimiser la production agricole et pour construire l’habitat. Avec la nécessité de l’épierrement des cultures commence donc le travail de fourmi des générations successives et qui débouche aujourd’hui sur l’aménagement des terroirs actuels. La maçonnerie à pierre sèche a alors la particularité d’être mise en œuvre par tout le monde et, même si certains en font une spécialité professionnelle**, tout un chacun en connaît les principes et les applique pour son propre lopin de terre.

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Dalles dressées de clôture

Le terroir de Taulignan en plus de tous ces ouvrages possède la particularité d’avoir été la zone d’extraction d’une pierre calcaire de grande qualité. Ont alors été extraites des dalles de pierre qui bordent encore aujourd’hui les chemins, séparent les parcelles, traversent les ruisseaux ou les canaux, dirigent les eaux dans les touvières.

couronnement-pierre-sur-chant.JPG

Mur en pierre sèche avec couronnement en pierre clavées

Construire à pierre sèche consiste à maçonner en utilisant seulement de la pierre sans aucun apport de liant quel qu’il soit. Pour que l’ouvrage tienne, tout le travail consiste à jouer sur l’équilibre des pierres. Le poids des pierres est au final l’unique liant qui permet à l’ouvrage de tenir. On dit que l’on à faire à des murs poids et le principe de base est de créer un ouvrage se comportant comme un monolithe.

Si le principe en est très simple, la mise en œuvre n’est pas toujours aisée à réaliser.

Pour résumer on peut dire que pour réussir une bonne maçonnerie en pierre sèche il faut respecter méticuleusement 5 règles lors de la pose de chaque pierre :

L’assise qui permet à chaque pierre d’appuyer de façon stable sur les pierres du rang inférieur.

Le croisement qui assure la répartition du poids et des forces qui lient les pierres les unes autres.

Le blocage qui cale les pierres entres elles sur leurs faces de joint et d’assise pour éviter qu’elles puissent glisser ou bouger dans la maçonnerie.

Le fruit qui donne à l’assise de chaque pierre une inclinaison par rapport à l’horizontale. Cette inclinaison a pour but de diriger la force exercée par le poids du mur vers l’intérieur, augmentant ainsi sa stabilité.

Le parement. Si cette cinquième règle ne participe pas de la solidité du mur elle reste néanmoins primordiale car elle donne l’aspect final soigné et esthétique du mur.

Chaque ouvrage a également des particularités techniques induite par son utilité finale, ainsi les murs de soutènement sont toujours doublés côtés talus d’un drain composé de cailloutis qui réduit la poussée des sols, retarde l’infiltration des particules de terre et permet un drainage optimum, Les murs de clôture ont la particularité d’avoir deux faces de parement, les bories développent  la technique dite de l’encorbellement pour créer une toiture ...

Tout en respectant ces cinq règles il est possible de construire en pierre sèche de manières très différentes. Le terroir de Taulignan permet d’en voir quelques exemples très emblématiques :

Les murs d’épierrement et les clapiers, les pierres brutes sont empilées en murs et en pierriers au fur et à mesure de leur extraction de terre lors des labours. Le but de ces constructions est uniquement de libérer de l’espace de culture au moindre effort et le plus rapidement possible. La maçonnerie qui naît de ces empilements est brute et permet de stocker la pierre sur la plus petite surface possible dans l’attente d’un usage ultérieur.

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Pierrier

La maçonnerie croisée, Il s’agit de maçonner les pierres brutes dans leur lit, à plat afin que le poids s’exerce verticalement et se répartisse de haut en bas de la structure du mur créant ainsi une structure monolithe comme tissée pierre par pierre.

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Croquis d'un mur en maçonnerie croisée

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Photo d'un mur en maçonnerie croisée

La maçonnerie clavée, les pierres brutes sont alors posées en délit, la force verticale du poids est alors dirigée latéralement sur les pierres voisines. La structure ainsi maçonnée est beaucoup plus solide et résiste mieux aux poussées latérales qui s’exercent sur le mur. Cette technique est assez courante à Taulignan, souvent associée à la plantation d’arbres qui en grandissant accentuent la poussée latérale des pierres les unes sur les autres, ce qui a pour effet de renforcer la solidité du mur.

C’est également une technique utilisée pour le couronnement des murs lorsque l’on ne dispose pas de pierres suffisamment lourdes pour le lester.

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Croquis de mur en maçonnerie clavée

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Photo de mur en maçonnerie clavée

La maçonnerie à joints vifs, toutes les pierres sont taillées et reprises pour être ajustées de façon idéale. Il s’agit d’une maçonnerie savante que certains spécialistes ne considèrent pas comme de la pierre sèche tellement sa mise en œuvre demande du temps et du savoir faire. Il s’agit souvent d’une maçonnerie mise en œuvre par les ponts et chaussées au XIXè et début XXè pour soutenir les talus de bords de route.

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Mur en maçonnerie clavée

*Un appier est un rucher

**ils sont appelés murailleurs en Provence depuis le XVIIè

 

Article publié dans le journal de l'association des 11 tours, Taulignan (Drôme)

Publié le 28 IV 2011 sur ce blogue

 

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Retirer le lierre d'un mur en pierre sèche

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Lorsqu'un mur en pierre sèche est envahi par le lierre il menace à plus ou moins longue échéance ruine. En effet les tiges de lierre en grossissant disjointent les pierres qui perdent ainsi leur équilibre. Cepandant la présence du lierre sur un mur en pierre sèche est à double effet, dans un premier temps le lierre s'accroche aux pierres et les maintient liées entre elles en renforçant leur cohésion. Il se crée ainsi un équilibre lierre/maçonnerie pierre sèche que l'on ne dérange pas sans risquer de fragiliser le mur. Ce n'est que lorsque le lierre a pris beaucoup de vigueur que l'équilibre du mur est menacé, ses tiges font alors tomber les pierres.

mur-envahi-par-le-lierre-P1000507.JPG 

Enlever le lierre déjà implanté sur un mur n'est pas une affaire si simple qu'il y parait. Il faut réussir à réduire le lierre sans déséquilibrer les pierres du mur.

Pour cela un seul outil le sécateur, et de la patience car il s'agit de couper tout ce qui entoure le mur sans faire bouger une seule pierre !

Pour cela les tiges de lierre seront tronçonnées autant de fois qu'il le faudra pour ne pas forcer sur les parties inclues dans la maçonnerie. Commencez chaque action doucement et domptez votre force, dès qu'une pierre bouge arrêtez tout et jouez du sécateur pour enlever la portion de tige sans ébranler les pierres.

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Tige de lierre dans la maçonnerie

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On ne peut pas tirer sur la tige sans que les pierres bougent. Une partie de la tige s'enfonce dans le mur

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Section des parties hors mur de la tige

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Enlever les parties sectionnées

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recommencer l'opération sur toutes les parties

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La partie insérée dans le mur est laissée, on n'y touche pas

Il arrive que des cales tombent lorsque l'on tire sur le lierre, repérez bien où elles étaient et surtout remettez les exactement là et comme elles étaient placées.

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Une cale est tombée lors du nettoyage

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Elle est remise immédiatement à sa place avant d'en avoir perdu l'emplacement

Le nettoyage terminé, tout n'est pas encore gagné.

Il vous reste tout d'abord à effectuer la même opération l'année suivante pour éviter que le lierre ne reprenne le dessus. Vous aurez également à gérer le mur lui même, en effet les tiges inclues dans la maçonnerie vont pourrir et disparaitre. Elles laissent un vide qui peut destabiliser certaines pierres, vous devrez alors les recaler afin que le mur tienne.

 

 

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Article publié le 9 VIII 2011

Restauration d'un pierrier à Taulignan

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Restauration d'un pierrier (clapas ou clapier) à Taulignan (Drôme)

 

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Un pierrier, aussi appelé clapas ou clapier, est un tas de pierre. Lors des travaux de la terre, les pierres sont extraites du sol au fur et à mesure de leur apparition à l'air libre. Ce sont des pierres dites de croute qui se détachent de la roche mère et que les travaux agricoles exhument.

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Dans la vigne voisine, les pierres abondent

Le pierrier a pour principale fonction de stocker ces pierres hors de la zone de culture. Pour des raisons pratiques le but de ce stockage est d'utiliser le moins de superficie possible au moindre effort et sans demander trop de temps. Les endroits choisis sont les parties les plus incultes ou les moins gênantes pour les travaux agricoles de la propriété, affleurement rocheux, bords de chemin, limites de propriété.

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le pierrier en cours de refection

De nos jours il est coutume d'apporter tout ce que l'on considère comme un déchet à la déchetterie, les pierres et les gravats y sont apportés à grand renfort de gaz-oil et de cout de travail pour ceux qui vont devoir les trier puis les stocker… ailleurs. Jusqu'à peu il ne serait venu à l'idée de personne de transporter des pierres pour les mettre en décharge, elles étaient stockées en pierrier, en fait en attente d'un probable travail de maçonnerie ultérieur, de réfection d'un chemin ou d'entretien d'un drain.

orniere-comblees-par-des-cailloutis-P1000659.JPG

Ornière comblée à l'aide des cailloutis stockés

Lors de la réalisation d'un de ces projets il suffisait alors de venir se servir dans le tas où les pierres étaient déjà triées. On y jetait également tous les déchets inertes, principalement les vaisselles cassées, bétons et terres cuites (en fait tous ce qui se retrouve également dans les drains de l'arrière des murs de soutènements en pierre sèche).

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On trouve souvent des os, ils rencontrent dans les pierriers et les drains les conditions parfaites pour fossiliser

Les techniques mises en œuvre pour la construction varient du simple stockage en tas au pierrier parementé. C'est le cas du pierrier restauré ici, il s'agit d'une construction de maçonnerie à pierres sèches car les pierres sont bâties et organisées lors de la réalisation du parement et lors du remplissage de l'intérieur du pierrier. Cela reste néanmoins une technique très sommaire et à la portée de tous.

structure-en-coupe-du-pierrier-P1000539.JPG

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De mémoire du propriétaire, le pierrier est le résultat d'un stockage commencé dans les années 50, il stocke les pierres récoltées dans le jardin potager en bord de chemin. Il poursuit et s'adosse à un mur de clôture construit bien avant (L'aménagement en pierre sèche du lieu semble daté du milieu XVIIIè siècle, comme en témoigne un enclos avec bassin et source où apparait un millésime http://pierreseche.over-blog.com/article-3451345.html ).

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Millésime du bassin (copyright Isabelle Biolley)

 



Le pierrier s'est éboulé en deux points:

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point 1 le parement s'est éventré, une pierre de fondation a basculé, les cailloutis ont coulé hors du pierrier. On le remonte en donnant du fruit aux pierres et en les croisant bien. Le fruit suffit à contenir la poussée des plus petites pierres stockées à l'arrière. On procède en montant le parement avec les plus grosses pierres aussi appelées pierres à bâtir, et en remplissant ensuite l'intérieur avec les pierres plus petites impropres à la construction.

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point 2, attention un parement peut en cacher un autre. Ici le parement est tombé et révèle un autre parement juste derrière, ceci nous indique que le pierrier a été agrandi pour contenir de nouvelles pierres exhumées lors des labours. 

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La restauration terminée

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mis en ligne le 23 VIII 2011

Le drain d'un mur de soutènement en pierre sèche

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Les techniques de la pierre sèche, en tant que maçonnerie paysagère, font une large place au drainage et à la domestication de l'eau.

Le nouvel article de ce blog y est consacré en se focalisant sur les drains des murs de soutènement, il est édité sur le site du CERAV (centre d'étude et de recherche d'architecture vernaculaire) et vous pourrez le découvrir en cliquant sur ce lien :

  http://www.pierreseche.com/drain.htm

 

 

Article édité le 24 IX 2011

 

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Pierre sèche et histoire d'eau

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Restauration d'un aménagement en pierre sèche en Ardèche cévenole


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Le chantier se situe en Ardèche cévenole. Le terrain est plein sud, très pentu et entièrement aménagé en pierre sèche. Les murs font souvent plus de trois mètres de haut afin de dégager des espaces suffisants pour la culture. Le lieu dit signifie source captée, et en effet c’est un petit paradis, protégé du mistral, bien ensoleillé, et surtout très bien arrosé grâce aux sources. Les bâtiments datent du 17ème et il semble qu’ils aient été relais de chasse pour les nobles de l’époque.

Les terrains à l’arrosage accueillent encore des cultures potagères, sinon les autres terrasses sont entièrement dédiées aux châtaigniers.


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Etat des lieux

Le mur de l’intervention est entièrement écroulé. Il est sur un niveau inférieur dans l’alignement de plusieurs bassins où l’eau qui s’écoule de la source est stockée (fig. 1).

Lors du démontage, nous constatons que sa profondeur est largement surdimensionnée, il fait plus d’un mètre de profondeur pour une hauteur d’à peine deux mètres. Certainement afin de bien drainer le sol arrosé et de résister plus longtemps aux poussées (fig. 2). Nous respectons cette profondeur lors de la reconstruction.


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Le mur fait plus d'un mètre d'épaisseur

Le mur démonté permet également de découvrir un système de touvières utilisées pour arroser les jardins de façon gravitaire à partir du bassin, et pour évacuer le trop plein d’eau venant de la source. Une première touvière dirige l’eau vers le jardin pour l’arroser. Une autre, qui débouche dans le mur que nous restaurons, sert également à l’écoulement du trop plein. Chaque touvière est composée d’un sol caladé sur lequel l’eau s’écoule, de murets en pierre sur les côtés supportant une dalle qui ferme et recouvre le dispositif. Afin d’éviter que l’eau ne s’infiltre dans le sol, les calades et les murets semblent avoir été maçonnés à l’argile et non à sec.


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Bassin principal où débouche la source

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L'eau est dirigée dans les touvières qui traversent les murs de soutènement successifs

touvière-principale-P1000776

Le passage des touvières dans le terrain est repérable par les dales

schéma-touvière-P1010191

Shéma d'une touvière

Le terrain est entièrement imbibé par l’eau au niveau de l’éboulement. Le trop plein d’eau de la source s’y écoule et ne trouve pas de passage. Impossible de dire si le mur s’est écroulé à cause de cette eau, ou si l’eau s’est retrouvée bloquée suite à l’éboulement. Dans tous les cas le mur a été sapé de la base, les pierres de fondation se sont affaissées sur le sol ameubli jusqu’à être en contre fruit. L’effondrement du mur a suivi.


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Le terrain est imbibé, notez les pierres de fondation affaissées en contre fruit

Les fondations sont reprises, la sortie de la touvière est dégagée et restaurée. Il est installé plusieurs exutoires au pied du mur afin d’éviter que l’eau n’y stagne, ce qui aurait pour effet de reproduire le phénomène de sape des fondations à long terme.

exutoire-P1000771.JPG

Plusieurs exutoires permettent l'assainissement du sol

Le mur fini.


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arrivée-touvière-finie-P1000914

 


Autres articles sur le sujet :  Le drain d'un mur de soutènement en pierre sèche

Publié le 2010/10/21

 

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Bio-géo-textile

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mur-et-plessis-P1010051

 

« Bio-géo-textile »

 

Il est d’usage d’installer de nos jours un géotextile entre un mur de soutènement en pierre sèche et le sol qu’il retient.

Cela a pour avantage de protéger durablement la maçonnerie du mur des infiltrations de terre. En effet l’un des facteurs de solidité d’une maçonnerie à pierres sèches tient au fait que les joints entre les pierres sont et restent vides (cf article).

Cet impératif a toujours existé, pourtant le géotextile fait partie des produits manufacturés modernes et donc récents, réalisé en plastique ou en fibres de verre, il permet l’écoulement de l’eau sans laisser passer les particules.

Comment faisait-on avant ?

Malgré mon intérêt pour la pierre sèche et un bon 2 mètres linéaires de bibliothèque remplis d’ouvrages, articles et revues qui lui sont dédiés je n’y ai jamais rien lu sur le sujet**.

J’en reste donc à ma propre tradition orale, celle d’anciens de village se rappelant de l’usage de végétaux installés en tampon entre le sol et la maçonnerie. Ces végétaux, le temps de leur décomposition, étaient censés retenir la terre. Celle-ci, toujours le temps de leur décomposition, ayant le temps de se tasser, de faire motte et donc de ne pas couler directement dans le mur. Certains allaient plus loin dans la précision technique et disaient qu’il fallait des tiges creuses, par exemple de la ronce ou de la paille. Plus longues à se décomposer et surtout laissant du vide autour duquel la terre avait eu le temps de se tasser. Ce vide permettant un meilleur écoulement de l’eau.

Construire, restaurer un mur de soutènement est un aménagement paysagé, il y a toujours dans son environnement proche de la végétation à gérer, des arbres ou arbustes à couper, de la broussaille à dégager.

Cette végétation peut être le matériau utilisé pour remplacer le géotextile. Cela a au moins deux avantages ; éviter de la bruler ou de la transporter à la déchèterie et économiser le géotextile.

Connaître le matériau pour réaliser quelque chose ne dit pas la technique pour le mettre en œuvre. Lorsque l’on utilise les végétaux pour faire tampon entre le sol et la maçonnerie, dans le cas d’un mur de soutènement, se pose toujours le problème de faire tenir ces végétaux sur la face arrière du mur qui est verticale et la plupart du temps difficilement accessible une fois le drain posé. A l’usage ce n’est pas évident.

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Le mur avant intervention

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Même axe, mur fini

Nous avons tenté lors de notre dernier chantier une expérience que je vous livre ici et qui règle ce problème technique, le « bio-géo-textile ».

Le chantier consiste à restaurer une brèche dans un mur de soutènement. Le lieu est envahi par les arbres et les broussailles (principalement lauriers sauces, châtaigniers et noisetiers). Lors du terrassement les végétaux sont réservés pour constituer le « bio-géo-textile ».

Les tiges droites sont ensuite plantées à l’arrière du mur et les branchages y sont tissés en plessis. Le plessis délimite ainsi l’arrière du mur, comme le ferait un géotextile. L’installation du sol et la construction du mur a ainsi pu se réaliser facilement et le filtre composé de végétaux a été facile à installer et à gérer.

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Pose du plessis entre le mur et le sol à retenir

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Le plessis est monté au fur et à mesure que le mur se construit

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La terre est remblayée à l'arrière du plessis ...

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... Puis damée

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Vue en coupe. De gauche à droite: le talus, la terre remblayée, le plessis, le drain, la maçonnerie

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Vue d'ensemble du chantier lors de la construction

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Mur Fini

 

** je ne doute pas que quelqu’un en ait parlé et si vous en avez connaissance surtout réagissez à cet article et donnez nous vos références.

 

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Couronnement végétal d'un soutènement

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Le couronnement d’un mur en pierre sèche a plusieurs fonctions techniques :

Il pèse sur la structure maçonnée du mur. L’obtention de l’équilibre par la répartition du poids étant le seul liant utilisé en maçonnerie à pierre sèche, cette fonction est primordiale.

Il protège le mur des écoulements d’eau de ruissellement, et des infiltrations de terre par son sommet.

Il finit le mur dans sa hauteur, aucun poids ne s’exerce sur lui. Il n’est donc pas calé lui-même par une masse supérieure qui le maintient en place, il est ainsi la plupart du temps composé de pierres plus lourdes, ayant une inertie propre suffisante pour ne pas être sujettes au mouvement.

Il doit ainsi surtout résister aux passages des bêtes et des hommes, surtout lorsque le mur n’est pas d’une grande hauteur.

La stratégie pour obtenir cette stabilité est en fait très diverse, car peu de terroirs offrent la possibilité d’utiliser de bonnes grosses pierres bien lourdes pour achever le mur.

La plus emblématique est le couronnement en pierres plates clavées. Ici à Taulignan dans le sud de la Drôme.

Couronnement-clave-P1010207.JPG

Une variante, rencontrée au Beausset dans le Var sur le domaine de la maison de la nature des quatre frères, que l’on pourrait nommer en écaille de poisson. Les pierres plates ne sont pas suffisamment conséquentes pour permettre un couronnement clavé, les bâtisseurs ont développé cette variante très efficace.

couronnement-ecailles-de-poisson-P1010469.JPG

Dans beaucoup de régions la stratégie utilisée est celle du talutage, le talus chapote le couronnement et le protège des piétinements.

Talus-drain-sur-couronnement-P1000117.JPG

talus de cailloutis sur mur de soutènement

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talus de cailloutis recouvert de terre sur un mur de soutènement peu haut

Le talutage peut être renforcé par une végétalisation adéquate afin de tenir la terre.

Cette végétalisation peut être défensive et l’utilisation de plantes piquantes décourage les passages. C’est le cas pour ce mur observé à Gallargues-le-Montueux dans le Gard.

gallargues-le-montueux-P1000220.JPG


 


Pour reproduire un tel couronnement :


Une fois le mur construit et le couronnement posé, il reste à mettre en place le talus.

On commence par recouvrir le haut du mur d’une couche conséquente de cailloutis. Cette couche aura l’effet d’un drain. Elle filtre et retarde l’infiltration des particules de terre dans la structure du mur. Elle a également un effet drainant qui va conditionner l’implantation des végétaux en créant une zone sèche et peu riche en substrat. 

Talus-sur-mur-P1010358.JPG

On finit par recouvrir cette couche de cailloutis par une couche de terre végétale.

Talus-sur-mur-P1010394.JPG

C’est dans cette terre que sont plantés les végétaux. Ici des figuiers de Barbarie qui décourageront tout passage.

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Il est bien sur possible d’utiliser ce talus pour implanter un jardin sec, iris, succulentes, graminées, plantes rampantes, tout dépendra de vos gouts, de la région et de l'exposition.

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Article mis en ligne le 14/12/2011

Mur à abeilles

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apie-P1010796.JPG

La pierre sèche a beaucoup été utilisée pour aménager des espaces destinés à recevoir les ruches. On les nomme « apiés ».

Un mur en pierre sèche a la qualité d’emmagasiner la chaleur du soleil, de rendre ainsi les nuits moins froides, de protéger du vent, voire de la pluie. Ces qualités en ont fait un incontournable des apiculteurs.

ruches-en-ecorce-de-liege-P1010509.JPG

Ruches traditionnelles en écorce de chêne liège à la maison de la nature des quatre frères au Beausset (83)

Les ruches étaient traditionnellement souvent composées d’un tronc d’arbre, les techniques de construction de leur aménagement en pierre sèche étaient adaptées et correspondaient souvent à des niches insérées dans les murs.

apié-goult-conservatoire-des-terrasses-DSCN9414

Mur-apié au conservatoire des terrasses à Goult (84)

Aujourd’hui la récolte du miel se fait par le haut de la ruche, et il faut de l'espace pour permettre l'empillement des hausses. La plupart des aménagements traditionnels ne sont plus adaptés aux ruches modernes, car il est difficile de couvrir l’espace destiné à recevoir la ruche.

 

 


 

Ce chantier à Marseille a été l’occasion d’imaginer un apié destiné à accueillir des ruches actuelles.


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Terrassement de l'espace destiné à l'apié

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Vu de dessus, le futur mur et l'espace de l'apié dessinés par le mètre jaune

Les dimensions de l'apié sont déterminées par la taille des ruches, mais aussi pour laisser la possibilité d'un accès latéral. Le terrassement prend en compte ces dimensions et leur ajoute la profondeur du mur. Le mètre jaune indique où passera le parement du mur. L'apié est prévu pour abriter deux ruches.

Le reste du travail consiste à construire les murs, de la pure routine de maçonnerie à pierres sèches.

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C'est fini    

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      Une première ruche emménage

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L'apié dans l'aménagement pierre sèche du terrain

 

 

Pour ceux intéressés par le sujet je conseille ces deux livres et le site du CERAV http://pierreseche.com où vous trouverez une documentation fouillée:

Les ruchers dans les murs, les cahiers de salagon 5, actes de la table ronde organisée par le conservatoire de Salagon (04) en mars 2011, ISBN 2-906162-59-0

Bâtir pour les abeilles, actes des rencontres de St Faust (64) en novembre 1998, ISBN 2-9514547-0-8

 

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Article publié le 16 XII 11

"Pierre sèche" versus "Béton"

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Mur béton ruiné

 

Quel soutènement est le plus solide, béton ou pierre sèche ?

Il semble qu’il n’y ait pas de bonne réponse. L’un comme l’autre sont solides mais à leur façon.

Le soutènement béton est un monolithe d’un seul tenant qui retient le sol sans mouvement possible dans sa structure. Dès que la structure atteint sa limite, il casse, il part d’un coup.

Le soutènement pierre sèche est lui aussi considéré comme un mur monolithe, mais avec la particularité d’une très grande souplesse dans sa structure. Chaque pierre, bien appareillée avec toutes les autres, a la capacité de jouer sans mettre en danger la structure du mur. Le mur peut se tasser, s’affaisser, glisser jusqu’à un certain point tout en restant une structure pérenne. Au pire il ne casse pas, il s’effiloche.

Jean de la Fontaine aurait pu écrire sa fable « Le chêne et le roseau » à ce propos.


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Mur en pierre sèche affaissé (Aigues-Vives 30)

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Mur en béton désagrégé

 

Article mis en ligne le 10 III 2012

 

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support théorique d'un cours "pierre sèche"

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Je vous fais partager dans cet article le support théorique du cours pierre sèche que je donne au cfppa de Carmejane à Forcalquier et au Gabion à Embrun.

 


Qu’appelle-t-on la « pierre sèche » ?

 

Il s’agit d’un terme employé pour décrire l’ensemble des techniques de réalisation d’ouvrages utilisant la pierre pour seul matériau et sans avoir recours à un quelconque liant.


On parle alors de « maçonnerie à pierres sèches »

Il est ainsi possible de réaliser grâce aux techniques de la maçonnerie à pierres sèches :

- des murs (de clôture, de soutènement …)

- des sols (calade…)

- des ouvrages « hydrauliques » (puits, aiguiers, drains …)

- des bâtiments (que l’on appelle généralement « cabanons » ou « bories », mais qui peuvent avoir d’autres appellations selon l’utilité pour laquelle ils ont été construits et la langue régionale).

- du stockage par la construction de pierriers

Par extension certains murs maçonnés à la chaux ou au ciment sont dit « pierre sèche » car ils en ont l’aspect et le maçon a pris soin de ne pas laisser apparaître le liant sur le parement.

  

Les pierres utilisées pour maçonner à pierres sèches sont généralement des pierres obtenues par cueillette ou épierrement des cultures.


Les ouvrages anciens construits en pierre sèche sont la plupart du temps construits avec des pierres d’affleurement, remontées à la surface du terrain lors des travaux agricoles ou tout simplement cueillies. Ces pierres étaient alors plus ou moins préparées et stockées en pierriers avant d’être utilisées selon les besoins pour réaliser les ouvrages maçonnés.

C’est avec ces matériaux que les ouvrages en pierre sèche ont été réalisés depuis la sédentarisation de l’homme. La pierre sèche est en effet mise en œuvre depuis la nuit des temps, elle a connu son véritable essor au néolithique, d’abord pour réaliser des ouvrages funéraires, puis s’est généralisée avec l’adoption de l’agriculture et du pastoralisme. En France, telle que nous la connaissons aujourd’hui, elle est l’héritage de la colonisation des terres de coteaux rendue nécessaire à chaque expansion démographique depuis le XVIème siècle. Elle a connu son apogée à la fin du XIXème siècle, juste avant la révolution industrielle et l’exode rural, et son abandon à la mécanisation des campagnes.

De nos jours, l’approvisionnement en pierre pour la création de nouveaux ouvrages dépend souvent de pierres extraites de carrières.


 



 

Analyse de la structure maçonnée des murs en pierre sèche

 

Un seul liant/quatre règles

 

  Un seul liant, le poids et les forces qui s’exercent sur et dans le mur.

 

  Quatre règles de pose pour chaque pierre posée : l’assise, le croisement, le               blocage, le fruit.


  Le but d’une maçonnerie à pierres sèches est de rendre solidaires sous l’effet du liant/poids                  toutes les pierres d’un ouvrage. Quatre règles de bases assurent cet ensemble. Ces règles sont à     appliquer lors de la pose de chaque pierre individuellement.


Le croisement, répartit le poids sur un maximum de pierres sous-jacentes (fig. 1 & 2)

L’assise, permet au poids de s’exercer sans déstabiliser la pierre, il se répercute ainsi de façon optimale sur les pierres de dessous (fig. 3)

Le fruit, permet de jouer sur le centre de gravité de la pierre et de renforcer l’effet du poids sur l’intérieur du mur (fig. 4) ; il a également le résultat de présenter la pierre de façon à ce que la résultante de la poussée des terres puisse être redirigée en renforçant la force de cohésion des pierres entre-elles dans le cas d’un mur de soutènement (fig. 5)

Le blocage, en jointant les pierres entre-elles, cette règle évite qu’elles puissent se déstabiliser par un jeu latéral ou rotatif sous l’effet des poussées et perdre ainsi leur assise ou leur croisement


Ces quatre règles principales sont perfectionnées par des règles complémentaires qui les complètent:


- Au croisement et pour le parfaire dans la profondeur du mur, on pose des dispositifs de boutisses traversantes.

- Pour assurer la dernière rangée de pierre posée sur laquelle ne s’exercera aucun poids, on pose un couronnement adapté.

- Pour permettre une assise optimum à la première rangée de pierre posée on fait des fondations s’appuyant sur un sol susceptible de recevoir le poids de l’ouvrage sans s’affaisser.

- On maçonne systématiquement les pierres en boutisses, action qui optimise l’effet du fruit et redistribue le poids vers l’intérieur du mur.

  

Une cinquième règle, le parement, n’a pas d’effet sur la solidité du mur, c’est pourtant une règle primordiale qui touche à l’esthétique des ouvrages en pierre sèche. C’est cette dernière règle qui a permis un renouveau de la maçonnerie à pierres sèches de nos jours et qui fait que beaucoup préfèrent l’esthétique d’un mur en pierre sèche à celle d’un mur en béton à résultat égal.

 

L’ouvrage en pierre sèche est un monolithe


Les quatre règles, appliquées lors de la construction à chaque pierre, permettent d’optimiser et d’utiliser le poids et les poussées qui s’exercent dans et sur le mur comme un liant. Ce liant renforce et colle la structure maçonnée comme une seule unité. Si les quatre règles sont réunies pour chaque pierre posée, toutes les pierres sont reliées entre elles et interagissent dans la structure sans rupture. Aucune pierre ne peut bouger sans conséquence sur les autres. Cette structure peut être considérée comme un monolithe composé de toutes les pierres. Mais un monolithe souple, capable de se déformer à chaque rupture formée par les faces des pierres.


Une fois la structure achevée et lestée par le poids du couronnement, il n’est pas possible de faire bouger une pierre. Chaque pierre est en relation avec toutes les autres. Bouger une pierre, l’extraire de la structure, si l’on prend la métaphore du tissus, équivaut alors à mailler une structure tissée. A partir de ce point, toute la structure est déstabilisée à plus ou moins long terme, elle file.

 

 croisement-pierre-seche-croquis-065.jpg


fig. 1 (règle du croisement)

 

croisement-pierre-seche-croquis-067.jpg

fig. 2 (règle du croisement)

 assise-pierre-seche-croquis-076.jpg

fig. 3 (règle de l’assise) 

                

fruit-01-pierre-seche.jpg

Fig. 4 (le fruit)                                       

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Fig. 5 (le fruit)

 

 



 

 

Particularité des soutènements


Un mur de soutènement en pierre sèche est théoriquement composé de deux parties : Le mur maçonné et le drain. Ces deux éléments forment le dispositif de soutènement.

Le mur est maçonné selon les règles vues plus haut, le drain est pour sa part composé dans la plupart des cas de cailloutis. Il est mis en place entre le sol et le mur comme un éboulis stabilisé.

Contrairement à l’effet recherché dans le placement des pierres pour le mur, le maçon construit le drain afin de générer le maximum de vide entre les pierres, et de créer une structure souple dont chaque pierre est autant que possible indépendante des autres dans son mouvement. Quoique souple, la structure du drain ne doit pas permettre de tassements ou d’affaissements ultérieurs.

 

Le drain a plusieurs rôles :

Le drainage, comme sont nom l’indique. Le drain assainit l’arrière du mur et draine les écoulements d’eau. Cette fonction a également un effet sur la durée de vie des pierres composant le mur, en asséchant l’arrière du mur il évite aux pierres de la maçonnerie de s’imbiber d’humidité ce qui est particulièrement salutaire pour les pierres gélives.


Zone tampon. Par sa structure il amortit les poussées lors du gonflement des sols. Il empêche ainsi ces poussées d’agir directement sur la partie maçonnée. Il désolidarise ainsi le mur du sol.


Le filtrage, la  menace la plus sérieuse pour la pérennité de la structure maçonnée en pierre sèche est l’infiltration des particules de sol. Sa solidité réside dans la présence de vide entre les pierres. Le drain retarde l’infiltration des particules de sol dans la maçonnerie et optimise la durée de vie du mur. Il est aujourd’hui coutumier de placer un géotextile entre le sol et le drain, celui-ci permet à l’eau de s’écouler dans le drain mais ne laisse pas passer la terre.


Visitez ce lien pour approfondir le sujet :

http://pierreseche.over-blog.com/article-le-drain-d-un-mur-de-soutenement-en-pierre-seche-85069523.html

 

Le dispositif de drainage à l’arrière d’un mur de soutènement en pierre sèche est primordial pour assurer une durée optimale à un soutènement en pierre sèche.

Ceci-dit, il n’est pas rare de rencontrer dans certains terroirs des murs déjà anciens dépourvus de drains. Cela tient généralement aux insuffisances des ressources locales en roches, ou aux caractéristiques du sol.

 

 



 

 

La pierre

la-pierre-croquis-072.jpg 

Fig.1 

Si ce n’est pas le seul matériau constitutif des aménagements en pierre sèche, c’est bien le seul et unique utilisé pour maçonner à pierre sèche.

Le murailleur considère principalement la pierre comme un volume. Sa forme, sa taille, son poids déterminent son utilité dans l’édifice.

Forme : L’éventail des formes que prennent les pierres est large, il dépend de la nature géologique du sol dont elles ont été extraites et des évènements climatiques et environnementaux qu’elles ont subis. Le murailleur adapte sa maçonnerie à la forme des pierres dont il dispose pour réussir à construire selon les 5 règles. Il trie et réserve également certaines pierres selon leur forme afin de les utiliser à des taches particulières dans l’ouvrage (parement/arrière du mur, claveau, boutisses traversantes, pierres d’angle, cales d’assise, etc.).

Toute pierre, à moins d’être un pavé ou un galet rond, peut s’inscrire mentalement dans un parallélépipède (fig.1). Ceci détermine pour chaque pierre, six faces, une longueur, une largeur. La pierre ainsi perçue sera disposée afin de respecter des faces d’assise, des faces de joint, et éventuellement de parement ainsi que la pose en boutisse ou panneresse (fig.2).


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Fig. 2

 

Taille et poids: Les plus petites servent à caler ou à remplir le drain, les plus grosses servent en général à encadrer la maçonnerie (fondation, couronnement, chaînages d’angle) ou à la renforcer (boutisse traversantes, linteau, contrepoids). Entre les deux, les pierres moyennes, dites pierres à bâtir.

La taille détermine le poids de la pierre, ce qui explique que le couronnement soit composé de gros volumes, dès que la ressource en pierre le permet.

 

 

 

Article mis en ligne le 22 avril 2012

 

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L'encorbellement, restauration d'un(e) borie à La-Ciotat

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L’encorbellement

Restauration d’un(e) borie à La-Ciotat


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L’encorbellement est une technique de maçonnerie à pierres sèches utilisée pour réaliser la partie couverture des bories. Il ferme l’espace toit et réalise simultanément son étanchéité.

Pour obtenir ce résultat les pierres sont d’abord choisies avec deux faces d’assises d’une surface « suffisamment » grande. Dans la plupart des cas, comme ici, on utilise des lauzes (pierres « fines » dont les deux faces sont relativement parallèles).

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Pose d'une pierre en encorbellement

Elles sont ensuite posées selon les règles de pose de la maçonnerie à pierre sèche mais en laissant dépasser leur face de parement de l’alignement du rang précédent. Ce positionnement va permettre rang après rang de créer l’encorbellement.

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L'encorbellement vu de l'extérieur

Le pendage, donné à chacune des pierres posées, va parfaire la cohésion de la maçonnerie. Il va diriger le poids des pierres vers l’appui qu’elles reçoivent de la pierre sous-jacente. Par cet angle il va également diriger l’eau de pluie en faisant office de tuile.

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Détail de l'encorbellement vu de l'intérieur

L’encorbellement est appelé fausse voute. En effet, lors de la construction d’une voute les forces vont s’exercer latéralement sur les claveaux (lien). Ici le poids des pierres s’exerce verticalement comme dans un mur.

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L'encorbellement vu de l'intérieur

C’est pourquoi selon le profil du cabanon et la pente de son toit, il est important de lester le bas de l’encorbellement pour qu’il supporte la charge qui s’y exerce. C’est le cas ici dans ce cabanon dit à carène renversée.

Arrivé en haut de la partie encorbellée du toit il reste à fermer par une faitière. Des dalles sont posées, recouvertes d’un dernier dispositif de lauzes pour assurer l’étanchéité.

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Présentation d'une dalle de faîtage

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Pose de la dalle

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Présentation de la dernière dalle du faîtage

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Ajustement de la dalle

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Pose de la dalle

Pour ce cabanon, restauré comme à l’origine, des pierrailles sont étalées sur les deux tiers bas de l’encorbellement coté extérieur. Ces pierrailles lestent un peu plus le bas de l’encorbellement mais assurent aussi la protection des pierres de toitures contre les intempéries et les pas du maçon, lors de ses interventions sur le toit.

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Le toit fini

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Article mis en ligne le 26 VI 2012

 

Autre article sur ce(tte) borie Traces de vie  

 

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Offre de formation

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Découvrir ou se professionnaliser dans la pierre sèche

Le CFPPA de Carmejane propose une formation dans la restauration du patrimoine rural méditerranéen, habilitée par le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de forêt.

 

« Agent technique de site patrimonial »

 

Du 7 janvier 2013 au 14 juin 2013.

 

La formation alterne cours théoriques, chantiers de restauration et stages en entreprise. Tous les formateurs sont des professionnels.

 

Cette formation permet d’acquérir  des savoir-faire traditionnels dans l’aménagement paysager : construction de mur en pierre sèche et calade, plantation.

Vous pratiquerez également des techniques spécifiques à la restauration du bâti ancien et du petit patrimoine : enduit à la chaux, au plâtre, mur en pierre maçonnée.

 

Publics : demandeurs d’emplois adultes, salariés en DIF, en CIF. Diplôme ou expérience dans la maçonnerie ou l’aménagement paysager bienvenus

 

La formation est financée par la région Provence Alpes Côte d’Azur.

Les candidats peuvent bénéficier d’une rémunération sous certaines conditions.

 

Recrutement ouvert pour la session 2013

CFPPA de Carmejane

Site du pays de Haute Provence

Couvent des Cordeliers

04 300 Forcalquier

Tél : 04 92 72 92 79  - Contact : caroline.roux@educagri.fr

www.digne-carmejane.educagri.fr

 

Les systèmes de rupture

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Les systèmes de rupture de la structure maçonnée à pierres sèches destinés à l’entretien des ouvrages de soutènement.

 

Exposé présenté le samedi 22 septembre 2012 à Talana (Sardaigne) dans le cadre du XIIIème congrès international sur la pierre sèche

 


  

Techniques observées sur des murs de soutènement « paysans » en France, à Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence) et à Fayence (Var).

 

 



 

I/ Brève analyse de la structure maçonnée des murs de soutènement en pierre sèche

Quatre règles lors de la pose des pierres:

L’assise

Le croisement

Le blocage

Le fruit

 

Un seul liant : le poids et les forces internes et externes au mur

 

Liées par les forces qui s’exercent sur les pierres, si ces règles sont respectées pour chacune, un mur en pierre sèche est une construction se comportant comme un monolithe. Une structure monolithe souple capable de rupture au niveau de chaque joint entre les pierres. Enlever une pierre de cette structure équivaut à « filer » un tissus, c’est le début de la ruine du mur. (approfondir ces notions support théorique d'un cours "pierre sèche"  )

Le rôle du drain

A l’arrière de la maçonnerie du soutènement proprement dite, est installé un drain. Il optimise la durée de vie du mur en remplissant les fonctions de :

Tampon entre le sol et le mur, il désolidarise les poussées du sol

Filtre à particules, il retarde le remplissage des joints par le sol

Drain, il évacue l’eau et assèche l’ouvrage

 

Le profil et le volume du drain varie selon les terroirs et leurs ressources en pierre (approfondir ces notions Le drain d'un mur de soutènement en pierre sèche ).

Nos deux exemples ici développés son représentatifs de cette variation, de quasi inexistant à Ganagobie à surdimensionné à Fayence.

 

 


 


 

II/ Il est autant de façon de construire des soutènements en pierre sèche qu’il existe de terroirs.

 Si l’application des quatre règles est universelle, les ressources lithiques propres à chaque terroir s’imposent au maçon. Les pierres conditionnent les solutions techniques adéquates pour obtenir cet équilibre. Le maçon adapte donc la structure maçonnée et les divers éléments composant le mur dans le but d’optimiser la durée de vie de son ouvrage et de rendre son entretien le plus léger possible.

 

 




III/ Les systèmes de rupture de la structure maçonnée à pierres sèches

 sont des solutions développées pour palier aux défauts induits par les ressources lithiques de certains terroirs. C'est un outil efficace pour alléger l’entretien des ouvrages de soutènement. Ils sont utilisés lors de la conception ou de la restauration des murs.

Ils ont pour conséquence de dissocier en plusieurs segments indépendants un même mur, créant des ruptures dans la structure monolithe afin d’arrêter le « filage » du mur lors de son usure.

 



 

IV/ Étude des systèmes de rupture de la structure maçonnée à pierres sèches destinés à l’entretien des ouvrages à Ganagobie, Alpes-de-Haute-Provence, France.

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Le chainage d’angle intégré

Technique pour la première fois décrite dans un article publié en aout 2007 sur le site du CERAV. http://www.pierreseche.com/chainage_integre.htm

 

Il apparait à l’analyse de ce mur que le chaînage ne renvoie pas à une étape antérieure de sa construction ou à un vestige d’aménagement mais qu’il a été la solution apportée lors de la restauration partielle du soutènement.

Cette solution permet de gérer de façon optimale la reprise d’un mur de soutènement partiellement ruiné. 

Il agit au niveau de la maçonnerie au point de rencontre entre la partie neuve et l’ancienne. En effet l’ancien mur est un facteur de fragilisation du mur nouvellement construit. Cette fragilisation est renforcée par la difficulté de croiser correctement les pierres du nouveau mur avec celles de l’ancien.

La partie neuve du mur est arrêté par le chaînage qui le désolidarise de l’ancienne. Ainsi, lors de l’écroulement ou la destruction de l’ancien morceau de mur, le mur restauré reste debout et n’est pas emporté.

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Le chaînage stoppe l’éboulement en longueur…… et en profondeur.

Le chaînage permet également  de gérer le raccord de fruit et le différentiel d’angle mini-photo5-DSCN6853.JPG

Il permet de travailler en sécurité lors des reprises ultérieures du mur, le mur ancien est alors démoli jusqu’au chaînage et repris sans danger d’éboulement. mini-photo6-P1220099.JPG

 C’est une solution simple à mettre en œuvre et très économique en temps de travail à long terme pour l’entretien des soutènements. Je la mets personnellement en œuvre lors de restaurations partielles de murs.

 



 

IV-a/ Deux exemples de mise en œuvre de chaînages d’angle intégrés

 

A Forcalquier,

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Observez le chaînage d’angle désolidarisant le mur assisé sur le roc du mur fondé sur l’arc de décharge

A Nyons,

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Vue d’ensemble, avec à droite de la photo le mur ancien non restauré

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Détail du chaînage d’angle de rupture intégrant l’installation d’une niche

 

 




V/ Étude des systèmes de rupture de la structure maçonnée à pierres sèches destinés à l’entretien des ouvrages à Fayence, Var, France.

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Les piliers de rupture

Partant du même principe de rupture de la structure maçonnée, le dispositif de pilier observé sur deux murs de soutènement à Fayence a été installé dès leur conception.

Ces piliers sont espacés, dans les murs observés, d’environ 5 mètres les uns des autres et sont conçus comme des points forts dans le soutènement. Ils arrêtent la ruine du mur et permettent un entretien léger se limitant à des portions ponctuelles de soutènement.

Par leur présence ils entrainent également la présence de chaînages d’angles dans la maçonnerie lorsque celle-ci est contigüe avec les faces des piliers, ce qui a pour effet de renforcer encore le soutènement.

Ce dispositif de pilier s’explique par la structure du soutènement. Il palie en fait à la ressource insuffisante en pierre à bâtir sur place. Les murs sont en effet des « murs gabions », maçonnés peu profondément en parement et doublés d’une grande épaisseur de drain pouvant aller jusqu’à 2m de profondeur.

                              mini-photo11-ganagobie-coupe.jpgmini-photo12-fayence-coupe.jpg              

Le dispositif de drain est suffisant pour contrecarrer les poussées du sol. La fragilité des murs tient à la faible épaisseur de l’espace maçonné qui, avec l’usure des pierres, se déstabilise. Le parement tombé, le drain, qui n’est plus maintenu, coule au sol

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Le mur-drain coule                    

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parement maçonné et drain profond (vue de dessus)

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Restauration du mur structuré par deux piliers

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quelques photos du pilier observé lors de la restauration. Composé de blocs empilés

de 60cm de côté

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autre pilier du mur

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pilier composé de blocs plus petits, de structure maçonnée croisée

mini-photo22-P1020031.JPGmini-photo23-P1020032.JPG 

sur la longueur des murs on trouve également des chaînages d’angle

 


 



Va/

On peut observer des dispositifs de pilier ailleurs qu’à Fayence sans confirmation que l’intention du bâtisseur soit celle développée plus haut. Ces piliers confirment néanmoins leur qualité de renfort et de stabilité.                                                                          mini-photo24-P1030750.JPG

photo24

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photo 25

A Taulignan (drôme) (photo24), ce pilier structure et retient un bout de mur ruiné,    

à Nyons (Drôme) (photo25) Ce pilier reste le seul vestige d’un soutènement ruiné


 



 Vb/

Pour élargir le champ d’utilisation des ruptures latérales de la structure maçonnée

Un exemple à Crevoux (Hautes-Alpes), où l’installation d’un système de clôture en mélèze structure la maçonnerie selon un dispositif de ruptures latérales.

 

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Article mis en ligne le 1er octobre 2012

 

 


Aménager en autonomie de pierre

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Aménager en autonomie de pierre

vue-d-ensemble-pierre-seche-P1040445.JPG

Vue d'ensemble du chantier

 

Contrairement à une idée très répandue de nos jours où la pierre sèche est parée de tous les attraits, même si vous êtes sur un sol lithique, cueillir les pierres à la surface d’un terrain pour obtenir les ressources en pierre suffisantes pour son aménagement est exceptionnel.

Ce n’est qu’au prix d’un très lourd terrassement et d’une très grosse réorganisation des sols remués que les aménagements de pentes en pierre sèche peuvent être réalisés en autonomie.

terrassement-P1040379

Tri des pierres lors du terrassement

stock de pierre-P1040388

Stock de pierres récolté

Notre dernier chantier peut illustrer cet aspect des aménagements pierre sèche réalisé en autonomie avec les pierres extraites sur place. Le terrassement du terrain a été réalisé afin d’implanter une piscine. Il a généré une quantité importante de pierres. Celles-ci ont permis la construction de soutènements en pierre sèche afin d’intégrer le nouvel aménagement dans le paysage, un terroir de vergers d’oliviers en terrasses près de Nyons.


Pour implanter la piscine dans le terrain en pente, il a d’abord fallu aménager un accès pour les engins. Ceux-ci ont très vite décaissés des bancs de roche qui ont commencés à créer un stock de pierre. Le décaissage de la piscine elle-même a fini par générer suffisamment de pierres pour créer un bel aménagement de pente en pierre sèche, et un stock pour des aménagements futurs.

 

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Coupe de terrain. Couches d'argile et de pierres

On aperçoit dans la coupe de terrain une superposition de bancs de roche et de marnes argileuses. La roche extraite est un calcaire marneux de qualité diverse selon les bancs, certains bancs sont de structure assez dense et solide pour construire les murs, d’autres sont plus friables et moins homogènes et peuvent être utilisés pour le drainage des murs et les remblais.

Nous en sommes restés à l’utilisation des pierres pour ce chantier, mais les terrassiers du dix-neuvième siècle qui ont façonné le paysage alentour faisaient également le tri des sols, les réorganisant selon les besoins agricoles. Un travail de titans sans mini-pelle.

mur-sur-banc-de-roche-P1040382.JPG

Les murs sont Fondés sur les bancs de roche

soutenement-pierre-seche-P1040403.JPG

Le même fini

Pour ceux qui aiment lire, ce travail a été décrit de façon très documentée dans le roman de  Claude Michelet « la grande muraille ».

pierre-seche-P1040423.JPG

Détails de l'aménagement en pierre sèche

pierre-seche-P1040428.JPGpierre-seche-P1040429.JPG

      Mur et escalier

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Article mis en ligne le 23 XII 2012

Journées d'étude sur la pierre sèche

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Pour information:

 

JOURNEES D'ETUDE SUR LA PIERRE SECHE

A TOURRETTES-SUR-LOUP

(Alpes-Maritimes)

12 ET 13 OCTOBRE 2013


L'homme au coeur du paysage rural en pierre sèche


Les constructions en pierre sèche et plus particulièrement les cabanes, ont fait l'objet de nombreux ouvrages et colloques notamment à travers l'étude de leur architecture. Si la présence de l'homme au sein du paysage rural est indéniable au regard des différentes constructions qu'on y rencontre - terrasses, cabanes, clapiers, bergeries - plus rares sont les traces écrites gravées sur la pierre d'une restanque, sur le linteau d'une cabane, sur les pierres à l'intérieur de bergeries... où cette présence humaine devient alors évidente, plus réelle, plus proche. Ces constructions ne sont alors plus anonymes, elles appartiennent à des hommes qui les ont construites et utilisées. Ces traces écrites humanisent alors un paysage dans lequel on peut plus facilement imaginer l'intense activité qui y régnait autrefois. 

Les traces écrites nous invitent à parcourir d'autres écrits comme ceux des archives, des cadastres, des actes notariés, pour retrouver l'homme derrière la construction et le replacer dans un contexte historique donné. 

Aujourd'hui, le paysage rural en pierre sèche est en bien mauvais état. De nombreuses initiatives personnelles ou associatives ont ainsi vu le jour pour sauver de l'oubli ces fragiles constructions.

C'est donc par une approche différente de celle de l'étude de la construction, que nous allons retrouver la trace de l'homme dans le paysage rural en pierre sèche à travers l'étude des écrits et graffitis, de la tradition orale mais aussi par des initiatives de sauvegarde particulières.

Les intervenants sont invités à faire une communication d'une vingtaine de minutes environ, à partir d'un support DVD, clef USB ou autre, sur le thème de la présence de l'homme au sein du paysage rural en pierre sèche : écrits et graffitis trouvés dans les bergeries ou cabanes; étude des millésimes associés aux initiales sur les linteaux ou autres; consultation des cadastres ou actes notariés pour retrouver le nom du propriétaire d'une parcelle; tradition orale :cabanes occupées par les pestiférés, les maquisards...; travail de restauration avec des associations ou des particuliers mettant en avant le rôle des personnes intervenantes...


Date limite des inscriptions : 1er mai 2013

Date limite d'envoi des communications : 31 septembre 2013

Réponse souhaitée avant le 31 juillet 2013

Ce colloque est organisé sous l'égide de la Fédération de la Pierre Sèche en collaboration avec

l'association des Amis de Tourrettes

La journée du samedi 12 octobre sera réservée aux différentes communications et la journée

du dimanche 13 octobre nous irons visiter un site de cabanes en pierre sèche sur la commune

de Cipières. 


Pour tout contact : 

Jean LAFFITTE

47A Rue de Roquebillière

06300 Nice

Tel : 04 93 55 43 60

Port : 06 40 51 31 66

Email :j.laffitte@orange.fr


Communications prévues :

1, Alpes-de-Haute Provence : Hubert BLOND 

"Les Ecrits du berger Albert dans les bergeries et cabanes de la montagne de Lure"

2, Alpes-Maritimes : Jean LAFFITTE. 

"Graffitis dans les cabanes de Ferrassières en Drôme provençale"

3, Var : Michel JAMES : 

"Murs et cabanes de câpriers à Cabasse dans le Var"

4, Lot : Daniel PASQUIER : 

"La cabane de Nouel"

5, Hérault : Claude FROIDEVAUX : 

"Pierre Sèche et handicap"

6, Vaucluse : Danièle LARCENA : Association "Pierre Sèche en Vaucluse." 

"Pierre Viala, restaurateur du Hameau des Savournins à Gordes"

7, Var : Raoul DECUGIS : Association "Les Chemins du Patrimoine." 

"La famille Long, murailleurs de père en fils à Ollioules".

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EXPO : " Les Constructions en Pierre Sèche des Alpes-Maritimes"

"les chansons du murailleur" Louis Cagin

FILM : "Paroles de Pierres" Dominique Comtat

Ventes d'ouvrages divers sur le thème du patrimoine rural

Le drain de fondation

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Le drain de fondation


 mur-pierre-seche-grasse

 

On ne répètera jamais assez, un soutènement réussi c’est l’équilibre entre un sol et l’ouvrage qui le soutient. Une des principales données de cet équilibre tient du drainage du sol.

En effet la plus forte contrainte s’exerçant sur un ouvrage de soutènement est celle de la variation de volume et de poids du sol soutenu lorsque celui-ci se gorge d’eau. Le point extrême étant atteint lorsqu’un sol gorgé d’eau gèle.

Si certains sols sont naturellement drainants, les dispositifs de drainages sont alors peu développés,  c’est le cas dans les pays aux sols sablonneux et au climat doux, les murs traditionnels y sont généralement peu épais et le drain d’arrière du mur parfois inexistant.

Dans les cas de sols lourds, surtout si l’on se trouve dans des régions soumises à de gros gels, le drainage est une des composantes les plus développée du mur. Celui-ci est entièrement isolé du sol, notamment au niveau de ses fondations par des drains qui l’en désolidarise.

 

Les drains ont ainsi trois fonctions :

Assécher le sol et diriger l’eau vers des exutoires, ce qui rendra le sol moins lourd et réduira son gonflement.

Faire tampon entre le sol et la maçonnerie, un peu comme agirait un joint de dilatation.

Retarder l’arrivée de particules de sol dans la maçonnerie. Résultat optimisé par la pose de géotextile.

 

Voici deux cas de pose d’un drain de fondation lors de la construction de soutènement en pierre sèche :

Cas n°1 à Grasse :

le sol est naturellement assez drainant mais la maison, construite en coteau, est surplombée par un talus. Lors du soutènement de ce talus, un drain de fondation va être installé sous le mur afin d’assainir en amont les infiltrations d’humidité dans la maison.

Cas n°2 à Embrun:

Dans le cadre de la création d’un bâtiment expérimental au Gabion à Embrun, la même action va être menée afin d’assainir la face du bâtiment exposée aux infiltrations dues à la pente. D’autant que le sol est ici très lourd et peu drainant et que nous sommes dans une région à fort risque de gel. Un précédent mur non protégé est infiltré par la terre et fait ventre.

 

 

L’action est très simple dans les deux cas :

Le fond de forme des fondations est creusé plus profondément de 20 cm environ afin d’être comblé de ballast ou de galets roulés.

La tranchée respecte une pente afin de diriger les écoulements d’eau vers des points bas où elle pourra s’écouler sans s’infiltrer dans les bâtiments.

Sur cette couche drainante sont posées les premières pierres du mur.

Afin que le drain ne soit pas rapidement comblé par les particules de terre qui s’y déposent par gravité et écoulement, un géotextile a emballé le tout assurant l’interface entre le sol et le dispositif de soutènement drains compris.


Grasse :

 drain-fondation-grasse-P1050550

Drain de fondation                      

 infiltration-d'eau-P1050554

L'eau coule à travers le géotextile

mur-pierre-seche-grasse-P1050620.JPG

mur-pierre-seche-grasse-P1050604.JPG

le mur fini


Embrun :

 

mur-pierre-seche-infiltre-par-la-terre-P1050680-copie-1.JPG

Mur infiltré par la terre

la-terre-coule-P1050683.JPG

 Le sol coule entre les pierres

installation-geotextile-P1050717.JPG

Installation du géotextile

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Pose du drain

pose-fondations-P1050721.JPG

Construction du mur

 

 

Notez que ce genre de drain ne s’installe pas lorsque les fondations du mur reposent directement sur la roche.

 

 

Autres articles sur le sujet : le drain d'un mur de soutènement, le drainage , biogéotextile , le drainage


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Article publié le 10 juillet 2013

Construire et Aménager en Pierre Sèche : Le Livre

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Vous pouvez obtenir la deuxième édition depuis la mi-avril 2011, augmentée et mise à jour. Les ajouts portent principalement sur le drainage, la construction d'un mur de clôture et la pose d'une calade. 

     

Construire-en-pierre-seche.jpg


Le livre « Construire en pierre sèche », écrit par l’auteur de ce blogue en collaboration avec Laetitia Nicolas est réédité depuis le 10 avril 2011.

Il est édité par les éditions Eyrolles

Vous pouvez sur ce lien voir quelques extraits du livre.

  

Il s’agit avant tout d’un ouvrage technique destiné à tous ceux qui désirent construire ou restaurer des ouvrages en pierre sèche.

 

Il est illustré par plus de 700 photos et croquis dont la plupart détaillent les gestes, les actions et les particularités de la mise en œuvre de cette technique.

la première édition est toujours disponible en @book http://izibook.eyrolles.com/9782212123098/Construire++en+pierre+seche

Vous pouvez feuilleter sur ce lien quelques extraits.

 

 

Sept commentaires sur amazon.fr à propos du livre:


5.0 étoiles sur 5 L'indispensable pour la pierre sèche18 juillet 2013
Par 
Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)
Livre agréable et très complet qui propose en détail tout ce qu'il faut savoir pour construire un mur de clôture ou de soutènement en pierre sèche. Des aménagements bien utiles, notamment escaliers, arcs de décharge et niches sans omettre le drainage, font l'objet de développements spécifiques.
Les textes clairs, efficacement soutenus par des photos et des croquis explicites, rendent la compréhension aisée à un large public.
Une belle découverte pour le débutant, un plus pour le connaisseur.
De quoi aborder en toute confiance une grande muraille.
5.0 étoiles sur 5 La bible...3 septembre 2010
Par 
Christian  Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)
Tout savoir sur les constructions en pierre sèche : leur restauration et leur construction en neuf.
Ouvrage théorique et pratique, richement illustré. A prendre sur chantier plutôt qu'à poser dans la bibliothèque !!!

5.0 étoiles sur 5 ouvrage de référence1 septembre 2010
Par 
sandra  Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)

 

 

Ouvrage très bien fait,très complet et très utile.Les explications sont claires et illustrées par de nombreuses photos.Bravo aux auteurs.

     


 

5.0 étoiles sur 5 Très bonne méthode27 octobre 2011
Par 
John Glames (Paris, France) 
Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)

Un très bon livre qui m'a apporté exactement ce que j'attendais : une méthode applicable et pas juste un "beau livre" sur la pierre sèche. 
Le ton est juste, la maquette claire et belle, les dessins et schémas très compréhensibles... L'auteur essaie vraiment de transcrire toute son expérience. 

 

 

 

5.0 étoiles sur 5 Rien à dire, une référence18 août 2012
Par 
Ekio "ekionest" (France) 
Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)

Félicitations, pas de blablabla, complet, clair, précis. Ce livre ne va pas vous raconter l'histoire de la pierre sèche depuis la préhistoire (contrairement à d'autres). Non, ici vous allez apprendre à construire en pierre sèche et sous tous les angles. Illustrations à foisons, commentaires nets et précis. Une référence.


5.0 étoiles sur 5

 Très intéressant26 novembre 2012

Par Filsfils Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)


Très largement documenté et précis
Aide pointue, photos démonstratives.
De quoi préserver et entretenir l'héritage de nos ainés.
Les promeneurs apprécieront


5.0 étoiles sur 5 5 étoiles évidemment mais...21 février 2013
Par 
guimia 
Ce commentaire fait référence à cette édition : Construire en pierre sèche (Broché)

Bien sur qu'il les vaut ses 5 étoiles
ce livre très clair et complet qui va drôlement m'aider sur le chantier

(petit) mais :

j'ai eu du mal avec la présentation verticale des photos
dans les chapitres "pas à pas",
j'ai systématiquement envie de me reporter à la photo de droite,
sens de lecture plus évident à mon humble avis,
alors que c'est celle d'en dessous qui est la suite...

Cela peut paraître anodin vu la qualité globale de l'ouvrage,
et peut être résolu facilement :
avec un simple cache (colonne de papier) on ne voit qu'une colonne de photos à la fois
et la lecture redevient fluide.

voilà pour la petite critique,
sinon je ne regrette en rien l'acquisition de ce livre.

      (merci Guimia, transmis à l'éditeur.... note de l'auteur!)


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mis à jour le 20 juillet 2013

SOMMAIRE

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- Pierre sèche en pratique :

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Mise à jour 2012.10.01  



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